Comprendre les classes d’emploi

Le bois est un matériau qui, de par ses caractéristiques techniques, esthétiques et environnementales, est aujourd’hui prescrit dans des domaines tels que la construction ou les aménagements extérieurs. Les ouvrages bois sont généralement des revêtements de construction type bardage et terrasse, des aménagements extérieurs, urbains, ou encore des éléments de structure.

La durabilité d’un ouvrage en bois est fonction des caractéristiques intrinsèques de l’essence de bois choisi mais aussi de la conception et de la situation de l’ouvrage (facteurs climatiques, exposition…).

Adapter le traitement des bois à la classe d’emploi

Trois paramètres influencent la classe d’emploi dans laquelle va se situer l’ouvrage en fonction de son exposition à savoir : la zone géographique, la massivité des bois et la conception de l’ouvrage (rétention d’eau, conception drainante, protection des bois par un dispositif constructif…).
Ces paramètres sont répertoriés dans le fascicule de documentation FD P20-651.

Les classes d’emploi se déclinent en 5 classes et définissent les différents usages possibles des bois, intérieurs et extérieurs, ainsi que les risques biologiques inhérents à cet usage. Le FD P20-651 facilite le travail d’identification de la classe d’emploi pour les bois en situation 3.1, 3.2 ou 4. Il présente deux tableaux d’affectations combinant les paramètres influents précités.

Choix de l’essence de bois : durabilité naturelle ou conférée

Chaque essence possède sa propre durabilité naturelle (variable d’une essence à l’autre) qui lui permet de résister plus ou moins aux agents de dégradation biologique. Lorsqu’on parle de durabilité naturelle d’une essence, seul le duramen (bois de cœur) est considéré. L’aubier (partie extérieure) est toujours non durable et variable d’épaisseur selon les essences, il ne peut donc pas être utilisé sans préservation pour des usages structurels.

Lorsqu’une essence de bois n’a pas une durabilité naturelle suffisante pour l’usage, il est nécessaire de lui conférer cette durabilité au moyen d’un traitement adapté : on parle de durabilité conférée. À ce stade, il est également important de considérer l’imprégnabilité de l’essence, c’est-à-dire sa capacité à recevoir le produit de préservation. Il existe 4 classes d’imprégnabilité des essences de bois répertoriées dans la norme NF EN 350. Lorsqu’une essence n’est pas imprégnable, elle est dite réfractaire (ex. : sapin, épicéa, douglas…).
La norme NF EN 350 répertorie la durabilité naturelle des essences de bois vis-à-vis de chaque type d’agent biologique.

Voir la liste des normes et réglementations

Les procédés de traitement des bois

On identifie deux types de traitement :

  • Les traitements de surface (trempage, aspersion)
  • Les traitements en profondeur (autoclave uniquement)

Le choix du traitement dépend de la destination du bois et de la durabilité que l’on souhaite obtenir.

Pour les classes d’emploi 1, les classes d’emploi 2 et 3.1 , les traitements de surface sont recommandés. Trois techniques peuvent être utilisées :

  • Le trempage : il consiste à immerger des paquets de bois pendant une courte durée.
  • La cabine d’aspersion : procédé plus élaboré qui permet de traiter au paquet et de mobiliser une plus faible quantité de produit.
  • La filière à dépression Flow coat : procédé qui permet d’appliquer un produit biocide en continu pièce par pièce ainsi que la finition associée.

Les 3 systèmes permettent un traitement de surface par l’application d’un produit biocide certifié CTB-P+ pour atteindre une performance des bois jusqu’en classe d’emploi 3.1 avec finition adaptée.

Pour les classes d’emploi 3.1, 3.2 et 4 : le traitement se fait par imprégnation grâce à un autoclave. Un autoclave est un système qui combine vide et pression.

Le procédé se décline en cinq temps :

  1. Bois chargé dans un autoclave. Application d’un vide initial (air expulsé des cellules du bois). Vide maintenu.
  2. Autoclave rempli, sous vide.
  3. Pression hydraulique appliquée, forçant le produit de préservation à pénétrer en profondeur dans le bois.
  4. Le vide final permet d’extraire l’excès de produit de préservation, lequel est renvoyé vers la cuve de stockage.
  5. Retour à la pression atmosphérique pour favoriser le ressuyage superficiel du bois traité.

Seul l’autoclave permet un traitement en profondeur par l’imprégnation d’un produit biocide certifié CTB-P+ pour les classes d’emploi 3.2 et classes d’emploi 4 ; les produits sont généralement à base de cuivre.

La certification CTB-B+

La certification CTB-B+ est une marque collective de certification de l’Institut technologique FCBA, sous accréditation du COFRAC n° 5-0011, qui atteste des performances des bois en service en termes de durabilité. Faire le choix de bois certifiés CTB-B+ assure la pérennité de l’ouvrage. Les bois certifiés CTB-B+ sont protégés contre les attaques de termites (l’engagement de cette protection est indiqué sur les attestations de traitement) et répondent à toutes les normes en vigueur.

Tout savoir sur la certification CTB-B+

Télécharger le guide technique CTB-B+